vendredi 24 janvier 2014

# Retraite

Il existera un refuge, il existe toujours un refuge, y compris pour les apatrides. A condition que leur dictionnaire soit relié en peu de grenouille. 

Elisabeth ne bat pas en retraite, elle ignorera d'ailleurs tous les sens de ce mot. Elisabeth s'infiltre, elle ne se heurte à rien, mais presque tout la blesse. C'est pour ça qu'elle se venge, Elisabeth, élément Air, l'haleine de Némésis et la bouche de Lilith. 

Ce soir Elisabeth s'imagine vieille, pour rire. 
Elle a les doigts noueux, douloureux aux jointures.
Ses cheveux sont plus longs, leur roux est d'un jaune sale.
Ce soir, à la chandelle, personne ne l'a célébrée, a-t-elle su être belle, ce soir Elisabeth se pose les questions types. Le bonheur, c'est simple comme. Qu'ai-je fais, dans quel Etat, à quoi ça a servi, qu'ai-je tenté de modifier. Ce soir Elisabeth est vraiment fatiguée.

Elisabeth s'endort, le canapé est mauve, l'immeuble silencieux. Elle gravit toute seule l'escalier, prend au rond-point à gauche, longe le bassin, traverse les couloirs et le parc. Sous le vieux chêne un philosophe roumain et décédé l'attend.

Les oreillers, la couette, par terre. Elisabeth en sueur, il fait jour depuis peu, sur la table de chevet, le carnet est ouvert. Elisabeth cette nuit a noté très précisément : 


"Je veux mourir, mais je regrette de le vouloir". 



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