mercredi 15 janvier 2014

# Amour

Au Forum-1 aujourd'hui, Meggie Schneider et Simon Fravega ont pris pour thème du biopic-nic : l'amour. 

L'expérience n'a que quelques jours, Elisabeth Ambrose, personnage de fiction, une vie parmi tant d'autres, fabrication ouverte, atelier accessible. 

Celle qui parle, il faudrait bientôt que ce soit elle. Pourquoi pas là, tout de suite. Elisabeth Ambrose, lentement prend la parole. 26 ans, plein hiver. Pour thème ce jour, l'amour.

Je suis Elisabeth et j'ai besoin de vous. Mon cœur est encore vide, je ne sais pas qui aimer. Partenaire idéal, un homme ou bien une femme, caractères et profils, points communs et listing de complémentarité. 





3 commentaires:

  1. Niveau 26

    Elisabeth Ambrose gagne un niveau. Les caractéristiques d'Elisabeth Ambrose s'améliorent.

    Persuasion : +1
    Parole épileptique : +0,8
    Chercher à s'isoler pendant une fête pleine de gens : +6
    Fuir son reflet : +1

    Attention, le niveau commence.
    Niveau 26 : le salon abandonnée du copain riche.

    ELISABETH : Qu'est-ce que vous faites avec ce piano ?
    FENRIR : Je récupère ma part de quiche.
    ELISABETH : Pardon ?
    FENRIR : Vous n'avez jamais fait tomber une part de quiche dans un piano ?
    ELISABETH : Non. Sans déconner, vous vous appelez Fenrir. Fenrir.
    FENRIR : Comment vous savez ça ?
    ELISABETH : Je lis les didascalies.
    FENRIR : Ah.

    (Fenrir = affection + 3)

    ELISABETH : Vous faites quoi dans la vie ?
    FENRIR : Accordeur de pianos.

    (Fenrir = affection + 8)

    Silence.

    Elisabeth lance : Dispersion de silence (niveau 2)

    ELISABETH : Grand. Vous êtes super grand.
    FENRIR : Oui.
    ELISABETH : Vous pleurez toujours comme ça quand vous accordez les pianos ?
    FENRIR : Non. Juste pour celui-là.
    ELISABETH : Pourquoi celui-là ?
    FENRIR : C'est celui de mon copain. Mon ancien copain je veux dire, même si ça fait pas longtemps en fait.

    (Fenrir = affection + 0)

    ELISABETH : Je sais pas quoi dire.
    FENRIR : Vous voulez bien m'aider à récupérer ma quiche alors ?

    Elisabeth tente : mouvement adroit. Echec. Elisabeth doit payer : vautrage dans le piano.

    FENRIR : Ne bougez pas le bras gauche.
    ELISABETH : Pourquoi pas le gauche ?
    FENRIR : Il est sur les cordes aiguës. Elles coupent. Je vais vous relever.
    ELISABETH : Vos cheveux, c'est leur vraie couleur ou ils sont teints ?

    (Fenrir = affection – 3)

    FENRIR : Prenez ma main. C'est bon vous la tenez ?
    ELISABETH : Titre.
    FENRIR : Quoi ?
    ELISABETH : De porno. Titre de porno. C'est un jeu. Avec des amis. Quand on entend une phrase qui pourrait être un titre de film porno on dit titre.

    Fenrir lance : garder son sérieux. Réussite partielle. Fenrir glousse. Fenrir tente : hisser Elisabeth hors d'un piano à queue super coûteux. Réussite.

    ELISABETH : Moi je m'en sers.
    FENRIR : De quoi.
    ELISABETH : Des pianos. Je joue pas du piano. Pas vraiment. Je compose.
    FENRIR : C'est votre métier ?
    ELISABETH : Non.

    (Fenrir = affection + 4) Elisabeth, votre relation à Fenrir devient : étrange.

    FENRIR : Ça va être étrange.
    ELISBETH : Vous aussi vous lisez les didascalies ?
    FENRIR : Non. Juste le mot étrange. Mais tout le temps.

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  2. Ce qui se passe me bouche les veines d'un gonflement incontrôlable. A l'intérieur de mon corps, tout fourmille et s'anime. Face à elle, je suis muette du Désir. Je ressens les chocs, les coups, mes tripes qui se tordent, ma bouche qui se mord. Je n'attend qu'elle. Qu'un geste pour respirer. Qu'un mot pour activer le flux. Mon corps à perpétuité.

    Lentement, la neige tombe et je rentre retrouver l'iceberg de Morphée, ma seule ennemie ces temps-ci. Les flocons fondent directement au contact de ma chair, éclatés sur la surface surchauffée de l'Union à venir.

    Les questionnements me torpillent de plus en plus.
    Comprendre le feu qu'elle réussit à réanimer. Comprendre l'électricité qui me parcoure quand elle me touche. Comprendre les mots qui se percutent au sein de ma peau. Comprendre les éclairs qui traversent ses yeux quand elle me regarde.

    "Je m’appelle Candice, enchantée". J'entend encore sa voix résonner au creux de mes tympans.

    Cette orage qui m'avait envahit à ce moment-là me berça tout au long du chemin vers mon appartement. Un coup sur la tête. Un baume sur le cœur.

    Je suis tombée amoureuse. Sublime morsure que le coup de foudre. Non pas du jour au lendemain. La tension grandit chaque jour depuis sa rencontre. Je subis l'état. J'ai bien conscience de l'animation interne qui me paralyse en me faisant bouillir. Je subis la sensation de m'avoir pris une claque d'eau rose contre la figure. Son odeur jeté en éclats dans mes narines au détour d'une bise rapprochée. Trop tard, mémorisé. Je ne pourrais pas l'oublier. Son odeur comme sa candeur.

    Allongée, un drap blanc recouvrant en partie mon corps en attente. Je ferme mes orifices, souffrant d'un trop plein de pensées. Les images s'entrechoquent dans ma boite crânienne. Je plonge dans le fantasme, dans l'Envie qui me fait pantin. Marionnette de sa beauté. Clown de sa bouche. Personnage de sa chair.

    "Candice". Respiration.

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  3. Ca se soulève, ça redescend, ça se soulève, ça redescend, et belotte-rebelotte. Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu la conscience du mouvement de ma poitrine au gré de ma respiration. Quand je déambule sur le boulevard, quand je prépare une salade composée, quand je lis un canard allongée, quand je fais un canard avec mon café. Ca se meut en cadence et tout le temps, comme une chanson très longue, plus encore que les 11 minutes 44 de « The End» des Doors. J’ai un truc terré et serré là-dedans. J’ai l’impression d’attendre un heureux événement qui aurait abandonné mon utérus pour se loger entre mes deux poumons. Et qui grandit. Ce mouvement, je le vois comme une tectonique des plaques à travers la lithosphère de mon t-shirt, je le sens comme une enclume posée délicatement sur mon torse à travers l’asthénosphère de ma brassière. J’appréhende le séisme et l’écrasement mais c’est solide et léger à la fois. Alors, c’est donc ça ?

    C’est que ça fait en réalité quatorze ans que je n’avais pas eu la conscience du mouvement de ma poitrine au gré de ma respiration, quand pré-adolescente je passais le temps à vérifier que j’étais vivante en écoutant mon souffle. Alors, c’est donc ça l’amour ?

    Je suis tombée sur Lui… Mon premier réflexe a été de mettre les mains en avant pour éviter de me péter les dents.
    Je buvais un demi, à côté d’un chat. J’ai peur des chats. On se ressemble bien trop.
    Quand j’ai relevé la tête, Il m’a souri et tout son visage s’est plissé comme un Sharpei. J’aime les chiens. On ne se ressemble que peu.
    J’ai su.
    Grelotante du froid hivernal et certainement un peu de crainte d’aimer.

    Tout était noir chez Lui ; son histoire, ses cheveux, ses habits, les égouts de Paris où il aimait se balader la nuit. Tout était noir sauf ses yeux et notre lumière, dans ce rade de quartier puis ailleurs…

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