samedi 25 janvier 2014

# Mort

En ce samedi 25 janvier s'achève la fabrication du biopic d'Elisabeth Ambrose. 

Ce soir, au Centre Pompidou, Forum -1, le plateau de tournage, les ateliers, tout sera démonté.

Elisabeth existe, désormais, elle existe et c'est déjà pas mal. 
Ce qui chante par sa plaie, seuls les contributeurs en connaissent l'origine pour l'avoir inventé. Quelque chose de secret et qui fait un peu mal. 

D'ici la fermeture, épitaphe à la greffe.

Elisabeth Ambrose mourra le 1er novembre 2015.


                                                       *

       La toute dernière image que ses yeux captent : c'est quoi? 

5 commentaires:

  1. La lune. La lune évidemment. Qui ne l'est déjà plus. L'eau diffracte les rayons, les tord arabesques. Elisabeth va mourir, elle le sait, elle est au courant, peut-être même qu'elle l'a décidé.
    Alors elle décide de s'emplir les iris une dernière fois. Elle capte la pâleur brillante, la grave, dernières images rémanantes.
    Il fait si froid dans son cortex. Les rayons se cristallisent. C'est de l'alchimie, mais Elisabeth s'en tape. D'ailleurs elle est déjà partie.

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  2. Rien. Elle ne verra rien, Elisabeth. A-t-elle déjà vu quelque chose qui fait sens après tout? N'a-t-elle pas cherché vainement des années durant à faire sens, à créer du sens? Le 1er novembre 2015, elle sera libérée de la signification et je l'envie. Nous attendons tous patiemment de déchirer nos ornements symboliques. Le 1er novembre 2015, il n'y aura plus d'image, il n'y aura plus que la mort, le néant et l'échec de la représentation. Une vie pour rien. Enfin!

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  3. Elle ne sait plus rien, ne parvient plus à retrouver son nom, n'a plus aucun souvenir .
    Une vague pensée lui revient, confusément: l'idée d'un fil...chacun tient un fil . Au réveil il aide à fixer quelque chose... le moment exact, celui qui dit où on en est de la vie....ça lui revient vaguement, c'est quelque chose de lu, ou de su.
    Elle voit pas loin d'elle un fil, blanc, gainé de plastique, qui relie un objet à une prise, sans doute.La lumière orangée est affreuse, le fil blanc est là, simple et présent.Motif qui la fait se rattacher à une idée, à quelque chose, pour un temps.
    Elle regarde.
    Tout tourne, rien ne se remet en place, la roue n'a plus de cran.au bout du fil, elle voit l'interrupteur.

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. Elisabeth est contemplation.
    Elisabeth est feu-générateur.
    Elisabeth est chaleur-flux.
    Elisabeth n'a plus de faim.
    Elle est apaisemment.
    Elisabeth est particule élémen-terre
    Sa disparition est source de nouvelles vies.

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