mardi 21 janvier 2014

# Récapitulatif

Vendredi.
Même kimono, cotonneux beige losanges pour tous les invités. 
Tabou & phobie, se mettre à table. 
Question : avec ce thème, que va-t-on nous servir. 
Je redoute les quenelles de Cthulhu, les insectes frits, le mauvais goût, l'écueil, sa crème.

En face de moi, toute en boucles une jeune femme nous savait épargnés de tout tabou gustatif : "Ils ne peuvent pas nous servir de la viande d'humain". Ensuite elle nous a chanté Les conseils de la Fée des Lilas devant une soupe aux moules.

Parfois ce que je préfère, c'est de ne rien inventer.


Samedi.
L'échec pour thème. 
Je prends Elisabeth, j'oublie beaucoup tout le reste et je récapitule.
Je pense au mur de pierres dans le fond du verger. 
Je pense au carnet de rêves que je tiens en ce moment.
Au mur de pierres qui a poussé entre le pré et la colline.
Chaque nuit, même pré, même colline; nouvelles pierres.
Une aporie me mange le ventre depuis qu'Elisabeth est née.


Dimanche.
Désir, disent-ils. 
Du lever au coucher en moi seule la migraine s'exprime car elle fait corps. Moi, je ne sais plus tellement.

Lundi.
Lundi je ne dors pas, j'ai juste dans le cerveau une bouillie d'hémisphères; la codéine, les baumes, le silence comme les prières, tout reste inefficace.
Pendant que je maudis sur douze générations les responsables de la suppression du Di-Antalvic, Elisabeth s'enfuit au Forum-1 du Centre Pompidou. 

Elisabeth est rousse, si je la laissais faire, elle aurait les organes totalement déchiquetés. 

Le thème d'Hors Pistes lundi 20 janvier : Le temps / L'ennui.

Le mardi, c'est le jour de relâche, mais pour moi ça se trouve aujourd'hui.

Elisabeth attend son heure, mercredi : grève : rêve.

Nuit de mardi à mercredi, Elisabeth je l'écris ailleurs, dans le livre qui prend forme à côté de tout le reste. Il faudra bientôt que je récapitule. J'oublie, à force de ne pas inventer.

Je ne vais pas dormir, non, je vais juste rêver. Elisabeth, un rêve de pierres, mortels, vos genoux vont plier. Nuit de mardi à mercredi, Elisabeth m'a mangée crue, je n'étais pas très prêteuse, j'ai compris la leçon. Il est possible que j'exagère. Que je lui sous-loue pour une fortune un recoin insalubre de mon cerveau. 


1 commentaire:

  1. L'hiver 2014, Il est parti après lui avoir dit qu’Il l’aimait.
    Il est 8h46, un jeudi. Ou un mardi. Elisabeth se lève en titubant, tombe sur le carrelage élimé de la salle d’eau et titube en se relevant. Elle a les artères, la foi et le nez bouchés mais arrive à sentir les effluves de vodka et qu’elle va se rendormir. Dormir pour ne pas vivre. S’abrutir pour survivre. Faire defiler cauchemars entrecoupés de rêves absurdes pour faire filer le temps et le mauvais temps. Elle écoute Blonde Redhead en attendant désespérément le printemps et la nuit.
    Il sont où ? Avec Lui ?

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